Biotoxines marines

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Biotoxines marines

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L’équipe

Mireille chinain

Dr Sc. HDR – Directrice du laboratoire – DU-adjoint de l’UMR EIO

Tél : (689) 40 41 64 58
Fax :(689) 40 41 64 06

Lauréate de l’Académie des sciences de Paris, Prix Tregouboff 2005
Lauréate de l’Académie nationale de médecine, Prix Albert Sézary 2006
Lauréate de l’International Phycological Society, Prix Tyge Christensen 2010

Formation

2011 : Habilitation à diriger les recherches (HDR), Université de la Polynésie française (Tahiti)
1989 : Doctorat de sciences biologiques, spécialité Parasitologie et pathologie comparée, Université des sciences et techniques du Languedoc (Montpellier, France)
2020 : Qualification Professeur des Universités, section 67 (n° 20167242015)

Administration et responsabilités collectives

DU-Adjoint de l’UMR 241-EIO (IFREMER, ILM, IRD, UPF)
2013-2021 : Membre titulaire de la Commission de recherche de l’Université de Polynésie française (Arrêté n° 308 CM du 23 mars 2017)
Depuis 2021 : Membre du Conseil de l’Ecole Doctorale du Pacifique (UPF)
Responsable scientifique de l’équipe ESSENTIA au sein de l’UMR EIO 241 + d’infos
Membre titulaire de la Commission de recherche de l’Université de Polynésie française (Arrêté n° 308 CM du 23 mars 2017)
Co-coordinateur de l’initiative internationale Global Ciguatera Strategy (http://www.ioc-unesco.org/index.php?option=com_oe&task=viewDocumentRecord&docID=15111/)
Editeur régional pour le Pacifique Sud de la revue Harmful Algae News(IOC newsletter on Toxic Algae and Algal Blooms, (http://www.ioc-unesco.org/hab).

Expertises

Surveillance environnementale des dinoflagellés ciguatérigènes
Taxonomie et détection moléculaire de Gambierdiscus
Cultures in vitro de Gambierdiscus
Ecophysiologie et toxinogenèse de Gambierdiscus
Evaluation et gestion du risque ciguatérique dans les lagons de Polynésie : sécurisation des filières de pêche lagonaire, cartographie des zones et espèces à risque, information et sensibilisation des populations, surveillance épidémiologique
2014 : Expert pour l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) – Groupe de travail Ciguatoxines + d’infos
2014-2015 : Expert pour l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) – RAS 7/026 Supporting the use of receptor binding assay (RBA) to reduce the adverse impacts of harmful algal toxins on seafood safety + d’infos
2018 : Expert pour l’Organisation Mondiale de la Santé – Groupe de travail sur la Ciguatéra+ d’infos
2019: Expert pour la South Australian Research and Development Institute (SARDI) – Groupe de travail SAFEFISH+ d’infos
2020-2022: Expert pour l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) – Groupe de travail Early Warning Systems for HABs

Mireille Chinain

Dr Sc. HDR – Directrice du laboratoire

Taiana Darius

Dr Sc. HDR – Directrice de recherche

Clémence GATTI

Dr Sc. – Chargée de recherche

Mélanie ROUE

Dr Sc. – Chargée de recherche

Jérôme VIALLON

Ingénieur d’étude

Philippe CRUCHET

Technicien supérieur de laboratoire

Kevin HENRY

Technicien de laboratoire

Taina REVEL

Technicienne de laboratoire

André UNG

Technicien de laboratoire

La thématique du laboratoire

Chaîne trophique de la ciguatéra. © ILM

Depuis sa création, en 1967, le laboratoire de recherche sur les biotoxines marines (LBM) focalise son activité sur les efflorescences algales potentiellement dangereuses (ciguatéra, etc.) et leurs conséquences sanitaires sur les populations polynésiennes. Il s’est imposé comme une référence au-delà des frontières du Pacifique.

La ciguatéra est une intoxication alimentaire résultant de la consommation de poissons et d’invertébrés d’ambiance corallienne appartenant à des espèces habituellement comestibles contaminées par des toxines d’origine marine : les ciguatoxines (CTXs).

Cet ichtyocarcotoxisme concerne environ 400 millions de personnes dans les régions du globe où cette pathologie est endémique. C’est la plus importante des intoxications par produits de la mer, puisqu’on estime entre 50 000 et 500 000 le nombre de personnes intoxiquées chaque année. Traditionnellement limitée à une zone comprise entre le 35°N et 35°S, (Océan Pacifique, Indien et les Caraïbes), cette intoxication est depuis peu signalée de manière croissante dans les régions tempérées du globe, y compris aux portes de la Méditerranée.

Les premières descriptions de la maladie remontent à l’époque d’Alexandre le Grand (IV^ème siècle avant J-C). Plus tard, les grands explorateurs marins du XVI^ème siècle en font également état dans leur carnet de bord, mais il faut attendre 1866 pour que le terme de « ciguatéra » soit proposé pour la première fois par l’ichtyologiste cubain Felipe POEY pour désigner une intoxication neuro-digestive liée à l’ingestion d’un mollusque gastéropode, Livona pica, à Cuba.

Actuellement, ce terme désigne à la fois le syndrome d’intoxication alimentaire résultant de l’ingestion d’une dose toxique de poisson et, par extension, l’ensemble des phénomènes intéressant le milieu marin à l’origine de la toxicité des poissons.

L’origine véritable du phénomène n’est connue que depuis le milieu des années 70 et met en cause non pas un gastéropode mais un dinoflagellé unicellulaire, Gambierdiscus spp., dont les populations se développent préférentiellement au sein des « gazons » mixtes recouvrant les substrats coralliens vierges. Sous l’influence de facteurs du milieu encore mal identifiés mais généralement en réponse à des déséquilibres environnementaux d’origine naturelle ou anthropique, les populations de cette micro-algue vont se mettre à pulluler de façon sporadique. Cette colonisation massive de l’écosystème récifal par Gambierdiscus constitue le point de départ de la contamination de la chaîne alimentaire récifale : les CTXs élaborées par le dinoflagellé vont ainsi s’accumuler progressivement au niveau de poissons microphages herbivores par broutage des microgazons recouvrant les coraux morts, la transmission des toxines au niveau des poissons carnivores ichtyophages étant, quant à elle, assurée par la prédation de ces derniers vis–à-vis des poissons herbivores toxiques. Cependant, bien que la chaîne alimentaire ciguatérique soit essentiellement pisciaire, il ne faut pas occulter le rôle potentiel joué par certains mollusques, crustacés et échinodermes. Cette bioconcentration qui se double d’une biotransformation des CTXs algales aboutit, à terme, à l’intoxication du consommateur situé en haut de cette pyramide alimentaire.

: Curage du chenal de la passe de Panao, dans l’atoll de Kaukura (archipel des Tuamotu) - © ILM

: Spécimen de loche marbrée Epinephelus polyphekadion (hapu’u), espèce à risque élevé de ciguatéra en Polynésie française - © ILM

: Collecte de macro-algues de type Halimeda - © ILM

De l’étude du dinoflagellé Gambierdiscus, à la mise en place d’un dispositif de surveillance et de prévention du risque ciguatérique en Polynésie, le LBM développe une approche intégrée de cette problématique.

Hier…

Déjà évoquée dans les carnets de bord des premiers explorateurs marins, la ciguatéra est un phénomène ancien et endémique dans les régions tropicales, qui demeurera pourtant une véritable énigme biologique jusqu’au début des années 1960 et les premières recherches scientifiques sur le sujet, à l’initiative d’équipes pionnières américaine, japonaise et polynésienne.

En Polynésie, tout commence par une flambée de 33 intoxications sévères par consommation de bénitiers à Bora Bora (archipel de la Société), en 1964, qui entraîne le décès de 3 personnes. Les autorités locales confient alors une mission d’expertise dans l’île à deux spécialistes de l’Université d’Hawaii, les Pr BANNER et HELFRICH, qui seront accompagnés du Dr BAGNIS, médecin itinérant des Tuamotu-Gambier, fréquemment confronté à des cas de ciguatéra.

Cette initiative est le prélude à la création, dès 1967, au sein de l’Institut Louis Malardé, d’une unité d’Océanographie médicale placée sous la responsabilité du Dr BAGNIS. Il faudra cependant attendre 1976 et les travaux conjoints du Pr T. YASUMOTO (Université de Tohoku, Japon) et du Dr BAGNIS dans les îles Gambier, alors atteintes d’une flambée de toxicité sans précédent, pour qu’enfin l’agent responsable de la ciguatéra, la micro-algue Gambierdiscus toxicus, soit formellement identifiée.

: Dr Raymond BAGNIS - © ILM

: Le dinoflagellé Gambierdiscus - © ILM

Cette découverte va ouvrir la voie à plusieurs décennies de recherches à l’ILM. Depuis cette date, différents axes ont été explorés successivement.
Jusqu’en 1976, les activités ont porté principalement sur l’inventaire des poissons à risque, l’étude clinique de la maladie et les essais thérapeutiques.
Une deuxième phase, de 1976 à 1989, s’est attachée à l’analyse des ciguatoxines (CTXs) grâce notamment à la purification complète et l’élucidation de la structure chimique de la ciguatoxine de référence par le Dr LEGRAND, en collaboration avec l’équipe japonaise du Pr T. YASUMOTO.

: Collection de souches de Gambierdiscus spp. isolées des 5 archipels de Polynésie - © ILM-G. Boissy

: Dr Anne-Marie LEGRAND - © ILM

A partir de 1990, l’élaboration de programmes pluridisciplinaires ciblant à la fois la micro-algue et les ciguatoxines ont permis de mieux comprendre la biogenèse de l’intoxication et la toxinogénèse des micro-algues, de préciser le mode d’action des CTXs et de faire des progrès significatifs sur le plan de la détection. Parmi les avancées majeures, citons notamment, la caractérisation de plusieurs espèces polynésiennes de Gambierdiscus (Chinain et al.,, 1999), dont l’espèce G. polynesiensis considérée actuellement comme l’une des plus virulentes au monde (Chinain et al., 2010), et la constitution d’une banque de standards purs de ciguatoxines et d’une souchothèque uniques au monde.

Cette unité, aujourd’hui rebaptisée Laboratoire de recherche sur les biotoxines marines (LBM), reste l’unique équipe de recherche permanente sur la ciguatéra dans le Pacifique.

Aujourd’hui…

Depuis 2012, le LBM mène ses recherches dans le cadre de l’Unité mixte de recherche Écosystèmes insulaires océaniens (UMR 241-EIO) qui regroupe également des chercheurs de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER), l’Université de la Polynésie française (UPF) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Les thématiques de recherche du LBM s’inscrivent plus particulièrement dans le cadre de l’équipe ESSENTIA.

En matière de lutte contre la ciguatéra, la stratégie adoptée par le laboratoire privilégie une approche intégrée consistant à aborder le problème de la ciguatéra sous divers angles : épidémiologique, environnemental, biologique, toxicologique et médical (Figure 1)

Figure 1 : Approche intégrée pour la surveillance et la gestion du risque ciguatérique en Polynésie française – © ILM

Ces recherches se doublent d’un volet technologique visant à doter le laboratoire de tests de détection innovants et aptes à détecter l’émergence de nouvelles familles de toxines dans les lagons polynésiens.
A ces activités de recherche s’ajoutent des actions d’information et de sensibilisation du grand public pour une prévention accrue du risque toxique au sein des communautés locales, ainsi que des actions de formation et de transfert de compétences techniques ciblant les services sanitaires et de pêche des pays de la zone Asie-Pacifique menées dans le cadre de programmes de coopération d’agences internationales telles que l’AIEA, l’IOC-Unesco, etc.

: Initiation à l’identification des principales espèces de dinoflagellés benthiques via des analyses en microcopie optique pour un groupe de chercheurs de la région Asie-Pacifique (Workshop ILM-AIEA 2015, Tahiti) - © ILM

: Initiation aux techniques de surveillance de terrain pour un groupe de chercheurs de la région Asie-Pacifique (Workshop ILM-AIEA 2015, Tahiti) - © ILM

Surveillance épidémiologique des cas de ciguatéra
La Polynésie française est l’un des rares pays du Pacifique à bénéficier d’un suivi épidémiologique des cas d’intoxication de ciguatéra opérationnel à l’échelle des 5 archipels depuis 2007. Ce programme, mené en partenariat avec la Direction de la santé de la Polynésie française, vise à préciser l’étiologie des différentes formes d’intoxications par biotoxines marines en Polynésie, identifier les produits marins impliqués et suivre l’évolution du taux d’incidence par île et par archipel (cartographie du risque ciguatoxique). L’extension de cette surveillance à la région Asie-Pacifique est en cours (en savoir plus sur l’initiative CIGUAWATCH)..
Veille technologique
La focalisation des recherches sur la ciguatéra a longtemps laissé dans l’ombre le risque potentiel lié à d’autres syndromes d’intoxications dus à la prolifération d’espèces micro-algales déjà signalées dans les eaux polynésiennes, et actuellement responsables de problèmes sanitaires dans d’autres régions du globe (syndromes de type paralysant, diarrhéique et amnésiant). Dans ce contexte particulier d’émergence de nouveaux risques phycotoxiniques dans les lagons de Polynésie française, le LBM soutient différentes initiatives visant à l’introduction de nouvelles techniques de surveillance et de détection adaptées au contexte éco-toxicologique des lagons polynésiens, tout en veillant à l’amélioration constante des outils de détection existants. Pour satisfaire à ce double objectif de veille et de vigilance, plusieurs techniques de détection innovantes ciblant les micro-algues et les phycotoxines associées ont ainsi été intégrées dans le schéma de surveillance (dispositifs de monitoring passif de type window-screens et filtres SPATT, détection moléculaire de la micro-algue Gambierdiscus, tests fonctionnels de détection des biotoxines marines).

: Déploiement d’un dispositif de monitoring passif de type window-screen, classiquement utilisé pour évaluer l’abondance des espèces de micro-algues au sein du phytobenthos marin dans les biotopes ciguatérigènes de Polynésie française © ILM-G. Boissy

: Dispositif de type filtre SPATT, classiquement utilisé comme concentrateurs passifs des toxines produites et diffusant librement dans l’eau de mer à l’occasion d’efflorescences micro-algales dans les lagons polynésiens © ILM

: Thermocycleur utilisé pour les essais de PCR quantitative © ILM-G. Boissy

Evaluation du risque ciguatérique dans les lagons de Polynésie et actions d’information et de sensibilisation du grand public
Dans les îles éloignées où les produits lagonaires constituent une ressource alimentaire de base, les personnes ayant souffert d’une intoxication sévère se voient parfois contraintes de limiter leur consommation en poissons et de se tourner vers des produits manufacturés d’importation, plus chers et de moindre qualité nutritionnelle. Ce phénomène de transition alimentaire forcée favorisant les maladies dites « de civilisation » rappelle que l’impact du risque ciguatérique doit également être appréhendé d’un point de vue sociologique et non exclusivement sanitaire. Dans ce contexte, toute opération en faveur de la pêche lagonaire a un retentissement positif sur la qualité de vie des populations mais peut également contribuer à l’amélioration de leurs revenus via le développement de mini-filières d’export.
Des campagnes de terrain visant à aider les populations à gérer efficacement le risque sont ainsi menées. Elles visent notamment à établir une cartographie du risque dans les lagons affectés, basée sur la distribution et l’abondance des espèces du phytoplancton ciguatérigène et la prévalence des poissons toxiques. Ces campagnes ont ainsi permis de constituer une bio-banque unique au monde, riche de plus de 2 000 échantillons de poissons dont le niveau de toxicité est connu, représentant 84 espèces originaires de 10 îles de Polynésie. Cette base de données est actuellement exploitée pour tenter de proposer un modèle permettant de prédire la toxicité des poissons lagonaires.
Enfin, ces campagnes sont également l’occasion de mener des actions d’information et de sensibilisation à visée de prévention, auprès du personnel de santé publique, des résidents et des scolaires. Ces occasions uniques de pouvoir échanger avec les populations ont permis de (re)découvrir certaines pratiques traditionnelles utilisées de longue date par ces communautés pour le dépistage des poissons toxiques (test de rigor mortis, test hémorragique…). En savoir plus
Certains de ces tests traditionnels ont même fait l’objet d’une évaluation scientifique visant à préciser leur niveau de fiabilité : en effet, la possibilité pour les populations éloignées de recourir à des tests-maison validés scientifiquement, réalisables sur le lieu même de pêche et à moindre coût, représenterait un atout indéniable pour ces communautés fortement exposées au risque d’intoxication. En savoir plus

: Evaluation du risque ciguatérique dans la réserve de Biosphère de Fakarava (archipel des Tuamotu) - © ILM

: Collecte de tapis de cyanobactéries à l’aide d’un aspirateur sous-marin, à Raivavae (archipel des Australes) - © ILM

: Test traditionnel de la rigidité cadavérique utilisé par les populations locales pour dépister les poissons impropres à la consommation ; mou : poisson toxique ; rigide : poisson non toxique - © ILM

: Atelier pédagogique pour des élèves de primaire - © ILM

: Réunion publique sur la ciguatéra à Raivavae (archipel des Australes) - © ILM

Approche biomédicale
La ciguatéra se caractérise par une symptomatologie complexe (troubles digestifs, neurologiques, cardiovasculaires, et généraux, d’intensité variable), souvent compliquée par la chronicisation de troubles essentiellement d’ordre neurologique (>20% des cas) et l’absence d’antidote spécifique. Si les formes aiguës sont maintenant bien documentées, l’origine des manifestations résiduelles ou chroniques reste énigmatique. Des études menées en collaboration avec le Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPf) se sont attachées à décrire plus précisément ces manifestations chroniques et décrypter les mécanismes biologiques à l’origine des symptômes (cf. programme ENIGM CIGUATERA).
Les études biomédicales destinées à améliorer la prise en charge des patients demeurent peu nombreuses. Cette situation s’explique notamment par la difficulté pour les laboratoires de recherche de disposer d’échantillons biologiques issus de personnes atteintes de ciguatéra. Grâce à son implication dans le réseau de surveillance épidémiologique, l’ILM bénéficie d’un accès privilégié aux patients. Ainsi, le LBM travaille à la mise en place d’une collection d’échantillons biologiques humains (projet CIGUABANK) afin de promouvoir la recherche biomédicale sur la ciguatéra. Certaines des pistes actuellement privilégiées concernent une meilleure caractérisation des mécanismes physiopathologiques impliqués dans les formes chroniques/sévères de l’intoxication susceptibles de déboucher sur des pistes thérapeutiques adaptées, ou encore le développement d’outils de diagnostic (cf. étude DIAGNOCIG).
Si la médecine allopathique ne dispose d’aucun traitement spécifique réellement efficace pour traiter la ciguatéra, et privilégie de ce fait une approche symptomatique, les populations insulaires ont, en revanche, souvent recours à des remèdes à base de plantes issues de la pharmacopée traditionnelle, dont les recettes se transmettent de génération en génération. Des études ethnobotaniques menées en partenariat avec l’IRD ont permis de confirmer l’activité neuroprotectrice de l’acide rosmarinique isolé des feuilles du faux tabac (Heliotropium foertherianum), vis-à-vis de l’activité toxique des CTXs. Ces travaux ont abouti, en 2010, au dépôt d’un brevet relatif à l’utilisation de l’acide rosmarinique et de ses dérivés pour traiter la ciguatéra (Brevet n°13/388,029 – 2010). L’étape suivante a consisté à étudier les possibilités de valorisation industrielle du remède complet, à base d’une décoction de feuilles de H. foertherianum. Les résultats très encourageants ouvrent désormais des perspectives prometteuses en matière de traitement des intoxications ciguatériques qu’il convient maintenant de confirmer et valoriser dans le cadre d’essais cliniques.
Cette approche intégrée, inédite dans le Pacifique, s’est avérée bénéfique dans de nombreuses îles en permettant une diminution significative des taux d’incidence des cas de ciguatéra. A terme, cette stratégie mise en place depuis presqu’une décennie, qui a un retentissement positif sur la qualité de vie des populations locales, pourrait permettre une exploitation durable des ressources de leurs lagons.

: Heliotropium Foertherianum ou faux-tabac (tahinu), utilisé comme remède traditionnel par les populations du Pacifique-Sud pour traiter les symptômes de la ciguatéra - © ILM

: Détail des inflorescences de Heliotropium foertherianum ou faux-tabac (tahinu), utilisé comme remède traditionnel dans le pacifique-Sud pour traiter la ciguatéra - © ILM

Les programmes

DIAGNOCIG (2022-2024)

Si officiellement la ciguatéra fait entre 10 000 et 50 000 victimes chaque année à l’échelle mondiale, elle reste à…

TRANSIENT-CTX (2021-2023)

La ciguatéra est considérée comme l’intoxication d’origine alimentaire la plus répandue au monde. Actuellement, l’un des obstacles majeurs à la…

OPEX-CTX (2019-2022)

Les programmes de surveillance et de contrôle du risque ciguatérique se fondent principalement sur le dosage des teneurs en ciguatoxines…

L'initiative Pacific-CIGUAWATCH (2019-2022)

Bien que la ciguatéra soit considérée comme l’intoxication d’origine alimentaire la plus répandue au monde, les données sur les taux…

Suivi épidémiologique des intoxications par biotoxines marines

Ce programme, mené en partenariat avec le personnel des structures de santé publique (hôpitaux périphériques, infirmeries, dispensaires, etc.) réparties sur…

Programme R&D : CIGUAPROD

CIGUAPROD propose la construction d’un centre de production de micro-algues et de ciguatoxines (CTXs) dans la perspective de leur commercialisation…

Les collaborations

Les collaborations locales

UMR 241 – EIO (IFREMER, ILM, IRD, UPF)
Direction de la santé (DS) : Bureau de veille sanitaire ; Centre d’hygiène et de salubrité publique
Direction des ressources marines (DRM)
Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF)
Cellule Recherche Innovation Valorisation (AGROPOL) de la Direction de l’Agriculture (DAG)
Ecole pratique des hautes études – Centre de Recherche recherche Insulaires et Observatoire de l’Environnement (EPHE-CRIOBE)
Météo France – Polynésie française

Collaborations nationales

Laboratoire Phycotoxines – IFREMER de Nantes
Station de Biologie marine de Concarneau – IFREMER
Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – ANSES
ARVAM, La Réunion
GDR PHYCOTOX

Collaborations régionales

IRD Nouvelle Calédonie, UMR 250 ENTROPIE – Institut de recherche pour le développement, Nouvelle-Calédonie
Cawthron Institute, Nouvelle-Zélande
IFREMER Nouvelle-Calédonie
Communauté du Pacifique – CPS, Nouvelle-Calédonie
Ministry of Marine Resources of Cook islands
Ministry of Health of Cook islands
Agence de santé et service de l’environnement de Wallis et Futuna
Direction des affaires sanitaires et sociales de Nouvelle-Calédonie

Collaborations internationales

Center for Coastal Fisheries and Habitat Research – NOAA, Etats-Unis
Agence Internationale de l’Energie Atomique– AIEA, Monaco
Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)
University of North Carolina Wilmington, Etats-Unis
Intergovernmental Oceanographic Commission (IOC) of UNESCO
State Key Laboratory in Marine Pollution – SKLMP, CityUniversity of Hong Kong, Chine
The South Australian Research and Development Institute (SARDI)
Observatoire des Algues Toxiques (OCHABs), Université de Las Palmas, Iles Canaries, Espagne

L’unité mixte de recherche Ecosystèmes insulaires océaniens (UMR 241 – EIO)

Depuis janvier 2012, le LBM fait partie intégrante de l’unité mixte de recherche « Ecosystèmes insulaires océaniens » (UMR-241 EIO).

L’UMR EIO regroupe l’Université de la Polynésie française (UPF), l’Institut français pour l’exploitation de la mer (IFREMER), l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Institut Louis Malardé (ILM). Ses thématiques de recherche sont centrées sur l’analyse des interactions entre l’Homme et son environnement dans les écosystèmes insulaires océaniens (http://wwz.ifremer.fr/umr_eio/)

Le projet scientifique s’articule autour de trois thèmes en lien avec les enjeux d’un développement durable de la Polynésie française : (1) valorisation durable des ressources naturelles, (2) enjeux sanitaires et zoo-sanitaires dans les EIOs, et (3) vulnérabilité des écosystèmes insulaires.

Les activités de recherche du LBM s’inscrivent dans le thème 2 (ESSENTIA) placé sous la responsabilité du Dr Taiana DARIUS, et portent sur 3 Axes distinctes :

Les enjeux sanitaires liés aux intoxications par biotoxines marines
Les enjeux zoosanitaires liés aux agents pathogènes d’organismes aquatiques
Les contaminants chimiques dans les réseaux trophiques marins et éco-santé des populations

Le GDR PHYCOTOX

Le LBM est également partie prenante dans le Groupement de recherche PHYCOTOX créé en 2013 dans le but de favoriser les échanges entre les acteurs de la communauté scientifique spécialistes des micro-algues toxiques et nuisibles. L’idée était de fédérer les différentes unités composant ce groupement en un réseau structuré de compétences diversifiées et d’approches complémentaires permettant de promouvoir la qualité et l’originalité des recherches sur les micro-algues toxiques et les phycotoxines, en France et dans les collectivités ultramarines.

Les objectifs de recherche du GDR PHYCOTOX sont : (i) de mieux comprendre le déterminisme des efflorescences algales et leurs impacts potentiels sur la santé humaine et le fonctionnement des écosystèmes, et (ii) identifier les enjeux socio-économiques sous-jacents (http://www.phycotox.fr/).

Les distinctions

Prix Tyge CHRISTENSEN 2010, décerné par l’International Phycological Society

L’Institut Louis Malardé a été distingué, en 2010, pour ses travaux sur la ciguatéra, menés en collaboration avec l’équipe américaine de Wayne LITAKER (NOAA). Le prix Tyge Christensen 2010, du nom d’un célèbre botaniste et phycologiste danois, décerné par l’International Phycological Society récompense la meilleure publication en 2009 sur les micro-algues.

La publication qui a été distinguée propose une révision complète de la taxonomie de la micro-algue ciguatérigène Gambierdiscus, sous la forme d’une monographie de 47 pages. LIRE LA PUBLICATION

Cette étude portée par les collaborateurs de la NOAA et de l’ILM est une continuation des travaux de biologie moléculaire réalisés au laboratoire de recherche sur les micro-algues toxiques qui avaient débouché en 1999 sur la description de 3 nouvelles espèces de Gambierdiscus (travaux parus dans la revue Journal of Phycology). A cette époque, l’ILM était le premier à proposer une caractérisation taxonomique de Gambierdiscus basée à la fois sur des critères morphologiques et moléculaires.

Prix Alfred SEZARY 2006, décerné par l’Académie nationale de médecine

Le 8 juin 2006, l’Académie nationale de médecine a décerné au Dr Raymond BAGNIS, initiateur des recherches sur les intoxications ciguatériques à l’Institut Louis Malardé, le prix Albert SEZARY qu’il partage avec les Drs Anne-Marie LEGRAND et Mireille CHINAIN, pour l’ensemble de leurs travaux sur la ciguatéra.

Cette distinction annuelle vient ainsi récompenser et saluer 40 années de recherche à l’ILM, ainsi que le dynamisme de toute une équipe. Elle illustre, en outre, la prééminence de l’ILM en matière de recherche sur la ciguatéra dans le monde.

Prix TREGOUBOFF 2005, décerné par l’Académie des sciences de Paris

Le Prix TREGOUBOFF décerné par l’Académie des sciences, est un prix quadriennal récompensant des travaux en biologie marine. En 2005, il a été décerné conjointement aux Drs Anne-Marie LEGRAND et Mireille CHINAIN, pour leurs travaux sur la ciguatéra menés de 1985 à 2000.

Les prestations d’analyses

En marge de ses activités de recherche, le LBM assure ponctuellement des prestations d’analyses dans le cadre :

du suivi de la qualité sanitaire des produits lagonaires commercialisés au niveau de différents points de vente,
du suivi de l’impact environnemental en lien avec des grands travaux d’aménagement en milieu lagonaire,
de programmes de coopération technique au sein de la région Pacifique

Parallèlement, le LBM commercialise également des standards de ciguatoxines (CTXs) et extraits de cellules de Gambierdiscus et de chairs d’organismes toxiques à des fins de recherche via son site www.phyconesia.ilm.pf.

Les formations techniques

Le laboratoire propose également des formations techniques sur :

la mise en place d’une surveillance environnementale et épidémiologique de la ciguatéra
la culture in vitro de micro-algues et la mise en place d’une algothèque
la détection des CTXs au moyen du test de cytotoxicité cellulaire sur neuoblastomes (CBA-N2a)

Les publications

Les communications

Communications orales

CHINAIN M. 2019. International coordinated efforts can benefit ciguatera research: the French Polynesian experience. SafeFish Workshop – 27-28 mars 2019, Brisbane (Australie)
GATTI CM. 2019. Epidemiology of Ciguatera Poisoning. The example of French Polynesia. SafeFish Workshop – 27-28 mars 2019, Brisbane (Australie)
CHINAIN M. 2018. Ciguatera risk assessment and management: where to from here? 18th international conference on harmful algae (ICHA) – 21-26 octobre 2018 (Nantes, France) (à l’invitation du comié d’organisation)
DARIUS HT, ROUE M, SIBAT M, VIALLON J, GATTI CM, VANDERSEA MW, TESTER PA, LITAKER RW, HESS P, CHINAIN M. 2018. Contribution of marine invertebrates to ciguatera. 18^th international conference on harmful algae (ICHA) – 21-26 octobre 2018 (Nantes, France)
TRANCHET M, GATTI CM, GIARD M, CHINAIN M. 2018. Ciguatera fish poisoning: healthcare workers knowledge and practice assessment in an endemic region. 18^th international conference on harmful algae (ICHA) – 21-26 octobre 2018 (Nantes, France)
ROUE M, DARIUS HT, VIALLON J, UNG A, GATTI CM, SIBAT M, HARWOOD T, HESS P, CHINAIN M. 2018. Solid phase adsorption toxin tracking (SPATT) technology as a useful tool for the passive field-monitoring of Gambierdiscus toxins. 18^th international conference on harmful algae (ICHA) – 21-26 octobre 2018 (Nantes, France)
DECHRAOUI-BOTTEIN MY, CHINAIN M, HESS P, TESTER PA, GATTI CM, GARRIDO GAMARRO E, TRITSCHER A, ENEVOLDSEN H. 2018. Development of an inter-agency global ciguatera strategy: FAO, IAEA, IOC-UNESCO and WHO joint initiative to address ciguatera poisoning. 18^th international conference on harmful algae (ICHA) – 21-26 octobre 2018 (Nantes, France)
MARTIN-YKEN H, GIRONDE C, DARIUS HT, FURGER C, CHINAIN M, DAGUE E. 2018. New strategies in the fight against Ciguatera. NANOinBIO 2018 Conference – 22-29 mai 2018 (Le Gosier, Guadeloupe)
GATTI C 2018. Ciguatera Fish Poisoning: Example of Epidemiological Surveillance & Risk Management Strategy in French Polynesia. Regional Workshop on Monitoring and Management Strategies for Benthic HABs – 9-12 avril 2018 (Musée océanographique de Monaco)
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Roué M., DARIUS HT., CHINAIN M. 2018. Les filtres SPATT : nouvel outil pour la surveillance des flux de toxines circulant dans les lagons de Polynésie française. 1^ère Conférence de la recherche en Polynésie française – 7 décembre 2018 (Tahiti, Polynésie française)
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DARIUS HT, VIALLON J, MCCALL JR, REVEL T, HARDISON DR, HOLLAND WC, TESTER PA, LITAKER RW, CHINAIN M. 2017. Latest advances in two functional methods to detect ciguatoxins (CTXs) : the Receptor Binding Assay (RBA) & the Cell Based Assay (CBA-N2a). Conférence nationale du GDR PHYCOTOX et du GIS CYANO sur les microalgues et cyanobactéries toxiques et nuisibles, 14 au 16 mars 2017 (Gif-Sur-Yvette, France)
CHINAIN M, DECHRAOUI BOTTEIN M-Y, HESS P. Coordinating the implementation of the interagency Global CFP Strategy. Conférence nationale du GDR PHYCOTOX et du GIS CYANO sur les microalgues et cyanobactéries toxiques et nuisibles, 14 au 16 mars 2017 (Gif-Sur-Yvette, France)
CHINAIN M, LONGO S, HENRY K, UNG A, DARIUS HT, VIALLON J, RODIER M, DELESALLE B, LO-YAT A, LE MOULLAC G, ARAOZ R. Microalgae from French Polynesian lagoons: novel source of bioactive compounds?  Conférence nationale du GDR PHYCOTOX et du GIS CYANO sur les microalgues et cyanobactéries toxiques et nuisibles, 14 au 16 mars 2017 (Gif-Sur-Yvette, France)
CHOMERAT N, GATTI C, BILIEN, G ANDRE UNG A, DARIUS HT, LITAKER RW, TESTER P, CHINAIN M .Taxonomic diversity of the dinoflagellate genus Ostreopsis in French Polynesia: preliminary results from Marquesas Islands (Pacific Ocean). Conférence nationale du GDR PHYCOTOX et du GIS CYANO sur les microalgues et cyanobactéries toxiques et nuisibles, 14 au 16 mars 2017 (Gif-Sur-Yvette, France)
CLAUSING R, LOSEN B, DARIUS HT, HESS P, SIBAT M, VIALLON J, CHINAIN M, DECHRAOUI BOTTEIN M-Y. Continued feeding with Gambierdiscus polynesiensis causes increasing accumulation of ciguatoxin over 16 weeks in an herbivorous reef fish ; Conférence nationale du GDR PHYCOTOX et du GIS CYANO sur les microalgues et cyanobactéries toxiques et nuisibles, 14 au 16 mars 2017 (Gif-Sur-Yvette, France)
CHUNG K, GATTI CM, OEHLER E, CHINAIN M. (2016) Characterization of Ciguatera poisoning chronic manifestations: A retrospective study on a hospitalized patient cohort of French Polynesia – 17^th International Conference on Harmful Algae, 9 au 14 octobre 2016 (Florianopolis, Brésil)
CLAUSING R, DÍAZ ASENCIO L, CHINAIN M, DECHRAOUI BOTTEIN M-Y. (2016) Experimental evidence of ciguatoxin bioaccumulation in an herbivorous coral reef fish after long-term exposure to Gambierdiscus polynesiensis – 17^th International Conference on Harmful Algae, 9 au 14 octobre 2016 (Florianopolis, Brésil)
DECHRAOUI BOTTEIN M-Y, GATTI CM, CLAUSING R., RAÑADA MLO, TESTER PA, ENEVOLDSEN H, CHINAIN M. (2016) International effort drives progress in risk assessment and management of ciguatera – 17^th International Conference on Harmful Algae, 9 au 14 octobre 2016 (Florianopolis, Brésil)
CHINAIN M. 2016. CFP monitoring programs : key topics to address. Workshop: Improving the knowledge base for Ciguatera monitoring and protection of public health and local economies in OCTs, Pacific Island Countries and Territories, Australia and New Zealand du 20 au 22 Juillet 2016. Nouméa. Nouvelle-Calédonie.
GATTI C. 2016. Ciguatera Fish Poisoning in French Polynesia. Workshop: Improving the knowledge base for Ciguatera monitoring and protection of public health and local economies in OCTs, Pacific Island Countries and Territories, Australia and New Zealand du 20 au 22 Juillet 2016. Nouméa. Nouvelle-Calédonie.
TILLMANN U, KROCK B., TREFAULT N., GU H., CLARKE D., GOTTSCHLING M., NEZAN E., JAEN D., FERNANDEZ L., KILKOYNE J., AKSELMAN R., SMITH K., SANCHEZ S., GUINDER V., GATTI C., ROUE M., KAUFMANN M., BISZEL N., CARBONELL-MOORE C. (2016) Amphidomataceae, the dinophycean source of azaspiracid toxins: new records, new species, new toxins – 1^rst Annual MERHAB Azaspiracid project meeting, 16 au 17 mars 2016 (Seattle, Etats-Unis)

Biotoxines marines

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L’équipe

Mireille chinain

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Clémence GATTI

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Mélanie ROUE

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Philippe CRUCHET

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Kevin HENRY

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Taina REVEL

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André UNG

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La thématique du laboratoire

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Les programmes

Les collaborations

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L’unité mixte de recherche Ecosystèmes insulaires océaniens (UMR 241 – EIO)

Le GDR PHYCOTOX

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