L’ILM vient de mettre en ligne son site de vente www.phyconesia.pf spécialisé dans la commercialisation de standards purs de ciguatoxines d’origine naturelle, et de matériels biologiques de référence naturellement contaminés en ciguatoxines (CTXs). Ces matériaux sont nécessaires comme étalons pour calibrer les différentes méthodes de détection classiquement utilisées par les laboratoires chargés de la surveillance sanitaire des produits de la mer vis-à-vis du risque ciguatérique.

Les standards de ciguatoxines ont été purifiés à partir d’extraits de foie de murènes toxiques et de cultures in vitro de souches toxiques de la microalgue Gambierdiscus issues de l’algothèque de l’ILM. Ces cultures sont réalisées en routine sur le centre Ciguaprod de Paea. Pour rappel, la construction de cette infrastructure innovante dédiée à la production à grande échelle de microalgues et de ciguatoxines, une première mondiale, a été financée par l’Etat et la Polynésie française à hauteur de 2 millions d’Euros dans le cadre du contrat de projets 2015-2020.

Les matériels de référence sont issus des nombreux échantillons biologiques collectés à l’occasion des missions de terrain effectuées par le laboratoire dans le cadre de ses programmes de recherche visant à établir des cartes du risque ciguatérique dans les lagons de Polynésie.  Ils seront distribués sous la forme (i) d’extraits bruts de cultures de Gambierdiscus polynesiensis, et (ii) d’extraits lyophilisés de chair et/ou de foie de poissons et invertébrés marins toxiques. La commercialisation de ces matériels sera effective après vérification de l’homogénéité et stabilité des lots destinés à la vente (analyses en cours).

Cette commercialisation permet de valoriser tant au niveau scientifique qu’économique plusieurs décennies de recherche fondamentale et opérationnelle menée par l’ILM en Polynésie française sur la ciguatéra et ses conséquences sanitaires sur les populations locales.

Au regard de la mondialisation du phénomène ciguatéra observée depuis le début des années 2000s à l’échelle du globe, ces matériaux sont en effet actuellement très recherchés par les agences de santé et la communauté scientifique internationale. Ainsi, la CDC d’Atlanta, l’ANSES, le Laboratoire de référence européen sur les toxines marines, ainsi que plusieurs laboratoires de recherche scientifiques et/ou universitaires en France, Espagne, Australie, Canada, travaillent déjà avec les standards de CTXs de l’ILM.

Cette prouesse technique et scientifique est à saluer car l’ILM est actuellement le seul organisme à proposer ce type de produits.

Elle met aussi en exergue l’expertise unique développée par l’ILM sur le sujet. La qualité des travaux menés par le laboratoire sur la thématique ciguatéra vient d’ailleurs d’être distinguée par l’attribution du prix international Yasumoto Lifetime Achievement Award décerné par l’ISSHA.